«Il y a plus d'un siècle on jouait déjà au foot à la Sainte-Croix sous les couleurs la fameuse Étoile Sportive de Ploaré. Il en reste, aujourd'hui, une chanson de Michelig Kamm que ma mère chantait en ramendant les filets: «C'est l'Étoile Sportive de Ploaré qui faisait du sport hivers et étés...». Chanson qui rendait hommage au premier magistrat de la commune, Monsieur Halna du Fretay: «Respecté à Ploaré dont il est le maire, vénéré à l'ESP dont il est le père...». En 1911, événement! On fonde l'USDP, (Union sportive douarneniste ploariste), par la fusion en une seule équipe de tous les footeux de l'époque. L'année 2011 marque le centenaire de cette formation qui allait beaucoup faire parler d'elle, malgré les trous laissés dans ses rangs par la Guerre de 14-18. Une stèle, au bord du terrain du stade dénommé aujourd'hui «Xavier-Trellu», rappelle la mémoire des joueurs disparus. Puis l'équipe portera les sigles successifs de USLSD, USD, ESDP pour devenir FC Douarnenez après avoir absorbé les Gars de Saint-Herlé (fondé en 1945 avec Marc Hanras) et l'ES Pouldavid apparue plus tardivement sous l'impulsion de Jean Tanneau. Nouvelle donne Dans l'entre-deux-guerres se développent de nouvelles formations. Sous l'autorité de l'abbé Cariou, la «StellaMaris» se révèle très vite comme le concurrent de l'USD. Du côté de Tréboul, les «Gars d'Ys» recrutent des jeunes gens pleins d'ardeur, sous la houlette de Jos Bosser et de Julot Houël à sa suite. Dans les mémoires flotte encore cette immense banderole blanche tendue au bout de la rue Jean-Bart et qui annonçait, en grosses lettres noires: «Grand Match à la Stella». Quelques noms prestigieux ont balayés ces temps-là. Denis Castel, goal de l'USDP et Charlot Bourhis, goal de la Stella, faisaient notre admiration. Les dribbles de Dédé Le Grand sont inoubliables. Les gauchers, nos ailiers gauches, faisaient merveille: Vincent Bariou, Dédé Sylvestre, Berlivet dit «Lokorn», Eugène Deudé dont le stade de Pouldergat porte le nom. Les frères Defay étaient des défenseurs imparables... Sans oublier la frappe en boulet de canon de Bernard Jacq... De grands moments Un jour, à l'occasion d'un penalty, il a envoyé au fond des filets, avec le ballon, le goal du Stade Q, Daniélou, pourtant réputé. Ce dernier, dans un geste de dépit, jeta sa casquette à terre, découvrant un crâne absolument chauve qui fit pousser au public nombreux, un énorme «OH!» d'étonnement, suivi d'un rire immense. Un homme, près de moi, cria: «Men Lem» («Pierre à aiguiser»). Ce jour-là, l'USDP a battu le Stade Q 7 à 0! Le coup du parapluie À quelque temps de là, au cours d'un match de la Stella, à la suite d'un choc violent, l'un des frères Sévellec est resté au sol... J'ai vu soudain sa mère passer sous la main courante. Brandissant son parapluie, elle s'est précipitée sur l'agresseur brutal en criant: «Petra peuz graet da ma mab». («Qu'avez-vous fait à mon fils»). L'autre levait les bras pour se protéger... L'arbitre a eu de la peine à les séparer avec l'aide du second fils de la dame... Vous me croirez, si vous voulez, sa coiffe n'avait pas bougé! Dans le public, c'était le délire d'une expression de sympathie pour cette "Mère Courage" du fair-play». Et nous terminons par un petit clin d'oeil à Serge Le Dizet, Christian Gourcuff, Bruno Marin... Et au Mondial Pupilles».